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Les amis du Matériel en région Rhône-Alpes
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19 mars 2014

Visite du 6 mars 2014

La dernière pompe de Cornouailles à Lyon

Pour nous tous, qui disposons de "l’eau à tous les étages", un regard sur son approvisionnement au cours du temps nous éclaire sur les difficiles conditions de vie d’autrefois, fort heureusement aujourd’hui oubliées.

Ainsi, à l’époque romaine réputée pour ses thermes, Lugdunum, d’abord alimenté  par le recueillement des eaux de pluie dans des citernes, le fut, à partir de 20 av. J.C., par un réseau d’aqueducs  de 220 kilomètres, le plus long après celui de Rome, délivrant quelques 45 millions de litres d’eau par jour.

Délaissé dès le IVe siècle, ce prestigieux ouvrage laissera place à quelques rares puits et fontaines au point qu’en 1807, on comptait à peine 180 fontaines à Lyon, soit un point d’eau pour mille habitants,

Il faudra attendre le décret impérial du 14 décembre 1853 pour que la Compagnie Générale des Eaux de Lyon entreprenne d’importants travaux pour délivrer chaque jour 20 millions de litres d’eau potable aux lyonnais trois années plus tard. Ce débit sera porté à 80 millions de litres en 1910.

Ce formidable exploit sera réalisé grâce à l’emploi de pompes à vapeur de type "Cornouailles" du nom de ce comté d’Angleterre où elles furent mises en œuvre au XIXe dans les mines de cuivre et d’étain. Ces pompes à piston seront remplacées à partir de 1910 par des pompes centrifuges à moteur électrique.

Une seule d’entre elles (il y en eut trois sur le site), classée monument historique, subsiste aujourd’hui et était l’objet de la visite de nos adhérents en ce 6 mars 2014. L’étonnement fut à la mesure de ce rare vestige industriel du XIX° siècle.
Qu’on en juge : 20 mètres de haut et 13 mètres de large, un balancier de 11 mètres de long pesant 35 tonnes, une pompe hydraulique avec un piston de 1 mètre de diamètre, 4,7 mètres de haut et pesant 5 tonnes. Cette pompe propulsait 2000 litres d’eau par coup de piston à raison de 6 à 10 coups par minute.

Et tout le reste dans les mêmes proportions, cylindre vapeur (2.66m de diamètre sur 4 m de hauteur), condenseur (7 m2), contrepoids de la pompe (54t), colonne anti-coup de bélier (15 m de hauteur), etc. Une telle réalisation, vieille d’un siècle et demi, forçait l’admiration des visiteurs.

Restait à voir, un des bassins qui alimentaient ces pompes, à savoir des ouvrages souterrains voutés captant, par filtration, l’eau du Rhône voisin du site.

Deux heures d’une visite surprenante et intéressante qui devait se terminer, comme à l’accoutumée, par un savoureux repas pris dans un restaurant labellisé "les toques blanches lyonnaises"…  

C’est tout dire !

 

Texte écrit par Guy Vernaz

Photos : Roger Chambon, Guy Vernaz

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